Le temps semblait venu où j’allais cesser d’être un homme simplement heureux. Comme pour me le confirmer et ainsi peut-être m’y préparer, je risquai un regard de côté. Sur le siège passager, son visage me fuyait obstinément, ses yeux rivés à la fenêtre, bien trop immobiles pour s’intéresser au paysage qui défilait. Elle ne s’était pas changée, tout juste avait-elle retiré ses guêtres que je l’avais vu jeter d’un geste impatient sur la barrière du rond de longe. Par la grâce de l’heure de la journée encore peu avancée, son jean était propre, juste humide par endroits de tâches de sueur qui commençaient à sécher, et son blouson en polaire sans manche arborait une couleur trop indéfinissable pour révéler la véritable crasse.
Après deux expériences très réussies en 2009 et en 2010 pour l’impression des deux premiers tomes de mes mémoires, Par mots et par vaux, je ne pouvais que me tourner à nouveau vers CopyMédia pour un nouvel ouvrage e...