Questions ouvertes à Pierre BROCCHI

Good-1Pierre BROCCHI  qui êtes-vous ?
Je suis né à Antibes (AM) en 1948 et ai fait mes études secondaires à Toulouse. J’ai enseigné l’Éducation Physique et Sportive avec une première partie de carrière passée dans le centre de la France (Nevers, Tours, Orléans) puis un retour « au pays » en 1986 pour partir en 2008 à la retraite avec les palmes académiques. Marié avec une artiste-peintre, nous avons deux enfants et habitons Antibes.

Quand et comment êtes-vous venu à l’écriture ?
Autant je ne supporte pas le traditionnel « j’ai toujours écrit », autant je suis incapable de vous dire quand le virus m’a touché…! Peut-être dans une période délicate de ma vie où, jeune marié avec une auxiliaire d’anglais, l’Éducation Nationale s’est évertuée pendant une dizaine d’année à séparer notre couple de quelques centaines de kilomètres. Il faut bien comprendre qu’un prof de gym des années 80 n’était pas rattaché au ministère de l’E.N mais au Secrétariat de la Jeunesse et des Sports. Et qui dit pas rattaché, dit pas de rapprochement de conjoint. Ce qui devait inévitablement conduire au divorce pour cause d’E.N a été précédé de longues périodes de solitudes où je maltraitais une vieille Underwood, peut-être aussi pour le plaisir d’entendre la sonnette de fin de ligne. C’était noir (normal, j’écrivais la nuit). Affreusement noir et le nombre de hauts fonctionnaires de l’EN que j’ai littérairement « embroché » est encore un souvenir savoureux quoiqu’un fantasme encore non résolu…! 30 ans plus tard, quand l’informatique est venue remplacer la sonnette de la machine à écrire et qu’à la retraite, j’ai redécouvert ces manuscrits inachevés et jamais lus par quiconque, j’ai décidé de les reprendre. Et une histoire est née… et un premier ouvrage a été publié : La nuit de l’Alcyon  repris devant l’engouement suscité il y deux ans sous le titre l’oiseau de corail.

Parlez-nous de vos écrits
Ce sont essentiellement des thrillers (même si les victimes ne sont plus à l’EN !). Je le préfère au genre polar où il s’agit davantage d’une enquête policière et donc de méthodologie. Le polar est pour moi une approche trop mathématique : il y a meurtre, on ne connaît surtout pas le tueur au début (sinon plus d’enquête !), le commissaire  le  recherche et le découvre à la fin : happy end et tout le monde est content ! Dans le thriller, le frisson, l’angoisse (the thrill) est omniprésent et il est fréquent que connaissant le tueur dès le début, il s’agisse uniquement de l’empêcher de récidiver (ou pas !), commissaire ou particulier. Après avoir écrit Éclats de bulles, l’histoire d’une vengeance, j’écris maintenant en partant d’un fait historique (tableau anonyme dans ma région pour Le chien muet, fresque des danses macabres du XVème siècle dans Le carnaval des transis). Donc gros boulot de recherche (jusqu’à aller admirer pour le carnaval des transis, les fresques existantes de cette époque en France et en Italie…) avec la difficulté de ne pas tout dire et de faire le tri pour ne jamais perdre le fil de mon histoire. Disons que mon travail de recherche serait celui d’un historien qui aurait pour but de faire prendre la greffe entre un lieu ou un objet historique et un individu souvent ordinaire. Sachant que le paramètre important dans la construction d’un thriller est aussi « l’inattendu ». Mais je vais vous dire… thriller ou polar, l’objectif reste le même : que le lecteur tourne les pages !!

Votre dernier ouvrage est paru début 2015 de quoi s’agit-il ?
C’est le Carnaval des transis, publié par la maison AMJELE et réalisé (imprimerie) par CopyMédia. J’ai souhaité, après un premier ouvrage publié à compte d’auteur, être publié à compte d’éditeur. Je pense que de nombreux écrivains ont connu ce genre de galère où on envoie à de nombreuses maisons d’éditions qui aimablement et souvent sans le lire, vous réponde que si l’écriture du manuscrit est soignée et l’histoire intéressante, malheureusement la ligne éditoriale…ou la situation actuelle ou….bref, j’ai un ami auteur qui me racontait avoir été refusé 15 fois (et les stratagèmes employés pour savoir si on avait lu son manuscrit, de la page à l’envers au cheveux collé sur la tranche, valent un roman à eux seuls !) pour enfin être publié la seizième et obtenir le prix Goncourt à cette occasion !!! Je me suis donc senti adoubé écrivain quand une maison d’édition m’a proposé un contrat en bonne et due forme que j’ai signé les yeux fermés (et que j’aurais dû garder ouverts…) dont le fameux contrat de préférence qui me liait à un personnage peu recommandable qui a fini par me rendre ma liberté contre les sommes qu’il me devait. Bref aujourd’hui, AMJELE est un ami-auteur devenu un ami-éditeur et je serais ravi d’obtenir le Goncourt uniquement pour le remercier de son intégrité et son honnêteté. Après tout, n’est-ce pas un polardeux (Pierre Lemaître) qui l’a obtenu l’année précédente ? Quant au Carnaval des transis, c’est le deuxième opus des « aventures » d’Adrien, un personnage lui aussi peu recommandable. Amoureux des mots qu’il a des difficultés à exprimer, il suit les femmes au téléphone portable sous prétexte « …qu’elles les gaspillent… ». Il va ainsi entrer dans l’histoire d’un restaurateur qui travaille sur un tableau remarquable de l’arrière-pays grassois : « la danse macabre » du Bar-sur-Loup… les meurtres au pied de ce tableau lui provoquant de curieux effets. Ce livre s’appelle Le chien Muet (« méfie-toi de l’homme qui se tait et du chien muet » dit le proverbe !). Mais quand j’ai découvert que ce tableau avait été mal nommé (car dans une « danse macabre », la Mort appelée Transis, ne tue jamais mais emporte le vivant quelle que soit da position dans la hiérarchie social !) le Carnaval des transis mon dernier roman paru le mois dernier devenait une évidence. Il fallait qu’Adrien, poursuivi, reparte sur les route pour aller demander à tous ces transis d’exaucer…vous verrez bien quoi !!!

Une suite est-elle prévue… ?
Pas pour l’instant. J’ai un autre projet qui va mettre à mal Simon de Montfort qui était à la tête de la croisade des Albigeois quand il est venu dévaster le Sud-ouest. Mais ce qui est certain, c’est que la coordination éditeur/imprimeurs a été remarquable, que je suis très content du Carnaval des transis qui fait un excellent démarrage. Donc, à n’en pas douter, le prochain passera certainement lui aussi entre les mains de CopyMédia.

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