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Conseils pour percer dans le milieu professionnel de l’édition jeunesse

À l’occasion du Salon du Livre et Presse Jeunesse qui va se dérouler à Montreuil du 28 Novembre au 3 décembre prochain, nous avons posé plusieurs questions à Christophe Loupy, dirigeant la publication du Guide Édition Jeunesse 2013. Edité par de grandes maisons d’édition en France et à l’étranger, traduit dans une quinzaine de langues, Christophe Loupy met depuis des années son expérience d’auteur au service des autres. Ce guide-annuaire de 500 pages accompagne depuis plus de 10 ans les auteurs en devenir en distillant conseils et adresses utiles.

1/ D’après vous, quelles sont les qualités d’un bon livre jeunesse ?

Les qualités requises sont nombreuses. Tout d’abord, il y a l’histoire. Elle doit captiver le jeune lecteur. Par ses héros, tout d’abord, auxquels il pourra s’identifier facilement. Par l’enjeu aussi. Une histoire captivante est une histoire qui possède un fort enjeu (Le grand méchant loup mangera-t-il les trois petits cochons ? Indiana Jones parviendra-t-il à trouver l’Arche d’Alliance avant les nazis ?). Par le méchant (ou l’adversité), car plus le méchant est fort, terrible, plus les obstacles sont difficiles à franchir, plus le lecteur tremble et a envie d’avancer. Par la structure de la narration, aussi, en construisant une courbe dramatique (ou dynamique) autour de pivots (rebondissements) forts. Les pivots réorientent l’histoire dans des directions inattendues, surprennent le lecteur, le captivent en retenant toute son attention jusqu’au dernier acte où tout s’accélère. L’enjeu du début est maintenant en équilibre sur une corde raide. C’est une course contre la montre, une tension qui monte dans les yeux du lecteur jusqu’au dénouement, un final qui éclate comme un feu d’artifice.

Mais les qualités d’un bon livre de jeunesse sont également techniques : une écriture adaptée à l’âge du lecteur, à son niveau de lecture et de compréhension, de belles descriptions, de bons dialogues, une mise en scène efficace, des personnages bien dimensionnés et attachants…

2/ En autoédition, est-ce que la distribution de livres jeunesse a des spécificités particulières ?

Les meilleurs terrains de vente pour l’auteur autoédité sont, à mon avis, internet et les salons du livre. Si vous êtes connus localement, vous pourrez peut-être placer quelques livres en dépôt chez votre libraire de quartier (qui le fera par sympathie) mais le circuit normal des librairies bouché par les maisons d’édition. Créer son site internet et faire le buzz par les réseaux sociaux peut vous faire vendre, surtout si vos livres sont originaux. Pour les plus courageux, parcourir la France à travers les salons du livre peut être payant. Sur un salon, vous touchez des amoureux du livre. Les familles sont là pour découvrir les nouveautés et bien souvent repartent avec un livre. Si vous avez du bagout et un bon emplacement (pas toujours payant, selon les salons), votre journée peut être très lucrative.

3/ De plus en plus de livres sont autoédités ? Observez-vous le phénomène dans l’édition jeunesse ? Quel est son avenir selon vous ?

Oui, l’autoédition se développe dans tous les domaines de l’édition. C’est une bonne chose. Chaque auteur peut s’exprimer et chaque lecteur peut trouver le livre qu’il cherche. Je pense qu’avec le développement d’internet et des réseaux sociaux, il est de plus en plus facile de donner une visibilité à sa production. En référençant ses livres sur des plates-formes comme Electre ou Dilicom, on peut vendre sur toutes les librairies en ligne.

Les maisons d’édition n’ont pas la capacité d’éditer tous les bons textes. Ils ne sélectionnent que les meilleurs (à leurs yeux). De plus en plus de personnes se mettent à produire, à créer de bonnes choses et l’autoédition va absorber tous ces livres de qualité que les professionnels n’ont pas pu éditer. Quelle chance, pour nous lecteurs, de pouvoir y avoir accès sur la toile maintenant.

 

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